Allocution à l’occasion de la Fête nationale suisse

Granges Veveyse – 1er août 2022

Il était une fois, vous… oui vous, Mes chers Compatriotes,

Il ne s’agira pas, je vous rassure, de conter votre histoire, même si celle-ci est sans nul doute passionnante, même si en 11 années de fonction au sein d’un exécutif communal, on en apprend des choses. Mais là-dessus, pas un mot, l’omerta.  Il ne s’agira pas non plus de vous conter mon histoire. Je n’ignore pourtant pas qu’il est de coutume, en une telle occasion, d’évoquer quelque réminiscence de son vécu personnel, en rendant le récit au choix, drôle, épique, ou incongru. Je n’ai pas souhaité vous infliger cela. Non ! Il s’agira simplement d’esquisser un récit, dont nous pourrions être les héros, puisqu’il se trouve que votre histoire, et la mienne, se rejoignent ce soir. Durant quelques heures, nous écrirons, avec chacune et chacun nos nuances personnelles, l’une des pages communes du grand livre de nos vies respectives. Et ce chapitre ne se déroule point en un lieu anodin puisqu’ici, à la croisée des chemins entre nos trois communes, se trouvent, ou se trouvaient, des sites importants. Et cet endroit sera surtout, dans deux semaines, celui du 25^e giron des jeunesse veveysanne. Le thème choisi par les bouquetins de Granges, la magie des films Disney, me permet de revenir à mon histoire. Car ce sont bien les célèbres aventures de Simba, Blanche neige ou encore Ariel, qui seront revisitées ici, à l’aune de cette fête qui réunira toute une région.

Ou en étais-je donc ? Ah oui : Il était une fois vous, oui vous chers Compatriotes, qui avez choisi cette fameuse prairie, lieu de légendes, passées, présentes et futures, pour fêter ce soir notre pays, la Suisse. J’ignore si l’histoire que nous écrirons ici sera l’objet du prochain dessin animé d’un célèbre studio américain mais au fond, je suis certain que beaucoup pourront dire que c’est à Granges qu’a débuté une histoire, qu’une autre peut-être s’est achevée, qu’une autre encore a connu l’un ou l’autre étonnant rebondissement.

Il était donc une fois vous, vous qui, par cette belle première journée d’août, vous êtes dit : pourquoi diantre n’irais-je pas à Granges, ce soir, pour la Fête nationale.

• Granges, le village des anges rebelles, dont l’existence est attestée en 1134 déjà, soit avant Fribourg et Berne.
• Granges, le village aux maisons sans toit plat, faisant face, sur les flancs du Mont-Chesau à la Dent-de-Lys et aux Dent du Midi.
• Granges, la seule commune du district (et l’une des rares dans le canton) au Conseil communal majoritairement féminin !

Notre Conseil communal justement, qui n’est pas composé d’anges rebelles, mais d’anges tout court, a décidé de placer cette législature sous le signe de la durabilité. Ce n’est pas forcément original, par les temps qui courent, et tant mieux. Aussi, en cohérence avec son programme de législature, notre exécutif avait décidé, bien avant que les conditions météorologiques ne nous l’imposent, de ne pas transformer en fumées toxiques quelques milliers de franc de vos impôts, mais de marquer cette occasion particulière par un souvenir qui reste, et qui vous sera dévoilé dans quelques minutes. Renoncer au feu d’artifice est un geste bien modeste, mais ce n’est pas le seul, et il y en aura d’autres. A l’image de notre exécutif, nous toutes et tous, conscients des enjeux pour l’avenir, fournissons des efforts pour réduire notre empreinte sur cette planète. Toutefois, cela n’a rien d’aisé. En effet, nous avons parfois l’impression d’agir au mieux, alors que d’autres font tout simplement n’importe quoi.

• Qui construit et exploite des pistes de ski climatisées, et enneigées (bien sûr) , en plein désert ? Ce n’est pas nous !
• Qui fait voler des avions à vide, pour conserver des créneaux dans les aéroports ? Ce n’est pas nous !
• Qui a la brillante idée d’organiser des séjours dans l’espace ? Ce n’est pas nous !

Pourtant, même si une certaine « élite » n’agit pas comme elle le devrait, suivre les mauvais exemples n’a jamais été une preuve de valeur. Et nous le savons, les héros des belles histoires agissent toujours avec bravoure, face à l’adversité et à la bêtise. J’en reviens donc à ma modeste épopée. Nous pouvons toutes et tous être les héros de notre histoire. Nous pouvons toutes et tous contribuer à réduire notre empreinte sur la Terre. Et si nous agissons ainsi, c’est parce que nous aimons la nature, qui nous émerveille avec de fabuleux paysages, qui nous repaît d’excellents mets grâce aux produits cultivés par nos agriculteurs, affinés par nos artisans. Nous aimons la nature qui nous enchante, avec la magie du chant des oiseaux, du bourdonnement des insectes, du bruissement des feuilles dans le vent, du bouillonnement des vagues de l’océan ou du silence puissant de la montagne… et nous avons tous une envie : que les enfants d’aujourd’hui, et ceux de demain, puissent grandir en profitant des délices que nous offre la planète.

Toutefois, rien n’est acquis. Notre histoire récente est en effet ponctuée de rebondissements, dont nous nous serions bien passés, j’en conviens. Cela a toutefois eu le mérite de montrer que, même si c’est un défi, nous sommes capables de nous adapter. Dans un monde aux ressources limitées, dans un monde qui change, la capacité d’adaptation sera un précieux atout.

Mes chers Compatriotes, nous devons agir, maintenant ! Si nous voulons préserver la planète, et ses ressources, il faudra donc consommer un peu moins, et pourquoi pas aimer un peu plus. Finalement, l’histoire que nous écrirons ce soir, et demain, est plutôt réjouissante. Car les héros des belles aventures finissent toujours par vivre heureux, par s’aimer, encore et encore. On dit même qu’ils eurent beaucoup d’enfants. 

Eh bien, à vous toutes et tous, c’est ce que je souhaite : soyez heureux !

Merci de votre attention

Comme vous pouvez le constater, je suis accompagné de ce qui pourrait ressembler à un totem. Derrière ce drap se cache une façon de marquer, pour le Conseil communal, ce qui se déroulera ici dans deux semaines, et qui nous permettra d’écrire la suite de l’histoire de cette mythique prairie : le 25^e giron des jeunesses veveysannes. J’invite le président du Comité d’organisation du giron, Ludovic Gabriel, et la présidente de la Jeunesse, Anouk Vienne, ainsi que tous les représentants de la jeunesse qui peuvent se libérer quelques instants, à se déplacer ici.

Voilà chers amis de notre belle jeunesse de Granges, j’ai le plaisir de dévoiler ce signe de reconnaissance du Conseil communal, pour tout ce que vous faites pour notre commune, ses habitantes et habitants. Car notre jeunesse a toujours été au rendez-vous, lorsqu’il s’agit d’animer notre village, mais aussi de prêter main forte à l’organisation des manifestations d’autres sociétés, ou d’assister les personnes vulnérables, comme ce fut le cas durant le covid. C’est une belle Jeunesse, et nous en sommes fiers. Au nom du Conseil communal, je vous dis donc tout simplement merci, et bravo !

Cette sculpture, qui reprend le logo que nos jeunes ont imaginé pour cette occasion, durera plus longtemps qu’un feu d’artifice. Son dévoilement aurait dû s’accompagner d’un spectacle de jongleur de feu que, vu les circonstances, nous avons préféré annuler. Elle trouvera sa place quelque part dans notre village, et remémorera, durant bien des années, ce moment festifs que nous nous réjouissons toutes et tous de vivre. Venez donc nombreuses et nombreux au 25^e giron des jeunesses veveysannes, ici même du 18 au 21 août prochain !