Le Grand Conseil a aujourd’hui accepté le postulat déposé en février dernier par mon collègue Guy-Noël Jelk et moi-même, concernant l’insertion professionnelle des jeunes, par 90 OUI contre 1 NON et 1 abstention. Ci-dessous, le texte de mon intervention.

Je tiens à remercier le Conseil d’Etat pour sa réponse positive à notre postulat. Il est en effet urgent et nécessaire de cartographier l’ensemble des offres à disposition des jeunes en recherche d’emploi. Le canton, via les services d’orientation professionnelle, fait un travail immense. La « plateforme jeunes » mise en place par l’Etat, fonctionne aussi à satisfaction. Toutefois, beaucoup de jeunes ne s’inscrivent pas au dispositif cantonal, qui a le désavantage d’être centralisé géographiquement et, parfois, mal perçu. D’autres l’abandonnent en cours. D’autres encore ne trouvent pas de solution une fois que ce dernier a atteint son terme. Ces jeunes se retrouvent en partie dans les différentes offres bas-seuil qui sont, en ces temps troublés, plus importantes que jamais. Étant donné leur flexibilité et leur proximité, elles permettent aux jeunes d’accéder à une offre complémentaire, et il y a un réel besoin. Entre janvier 2020 et janvier 2021, 159 jeunes ont bénéficié des offres de proximité de la Bulle Pro (Bulle), de Transition Glâne, de Pôle minijob de REPER, de projet job (VSG), d’arcade (Broye), ou encore de Lire et écrire. Ce nombre, bien que conséquent, ne représente sans doute que la pointe de l’iceberg des jeunes passant entre les mailles du filet cantonal.
Je peux aussi citer l’exemple de la Veveyse, ou l’AJV, Animation Jeunesse Veveyse, collabore avec le service d’orientation professionnelle du Cycle d’Orientation pour répondre aux demandes des jeunes en matière de recherche d’emploi, avec des contrats à la clé. Nous avons aussi mis en place le projet primojob, permettant aux jeunes d’avoir une première expérience dans le monde du travail. Et autant dire que ces dispositifs rencontrent un grand succès.
Vous pouvez le constater, les acteurs sont nombreux et doivent être mis en réseau, afin que la complémentarité de toutes ces offres bénéficie aux jeunes.
S’il faut saluer la richesse des solutions existantes, financées par les communes ou des acteurs privés, cela a une conséquence non souhaitée : il y a une inégalité de traitement entre les jeunes, selon leur lieu de domicile. En effet, de nombreuses communes ne connaissent pas, à ce jour, de telles offres. C’est aussi là que le canton doit intervenir, afin d’apporter une réponse aux jeunes qui en ont besoin.
Dans les pistes proposées par notre postulat, il y avait notamment la création de places de stage temporaire, ou encore l’incitation des entreprises à créer de telles places. Je souhaite que le canton apporte une réponse à cet aspect ou, à défaut, nous indique quels sont les possibilités offertes aux jeunes sans emploi. Ne pas avoir de solution à l’issue de sa formation, pendant trop longtemps, fait courir le risque d’un décrochage durable du marché du travail, que personne ne souhaite.
Dans sa réponse, le Conseil d’Etat indique qu’il importe d’avoir une approche globale de la situation des jeunes, et je partage cet avis. Plusieurs instruments parlementaires ont été déposés sur ce thème et, à mon sens, cette vision globale doit être intégrée dans la rédaction du rapport du Conseil d’Etat.
Je vous invite donc à prendre en considération ce postulat et vous en remercie.