La reconversion professionnelle comme clé de la transition énergétique

Le Grand Conseil a accepté à l’unanimité un postulat déposé avec mon collègue Sébastien Dorthe. Voici le texte de mon intervention et mon intervention sur cette thématique sur La Télé.

La transition énergétique implique des changements structurels de notre économie. Il convient donc de s’y préparer au mieux, et les chiffres avancés par le Conseil d’Etat dans sa réponse à notre postulat indique qu’il y a de toute évidence du pain sur la planche. Il est donc souhaitable que, dans son rapport, le Conseil d’Etat poursuive trois objectifs principaux :

  1. Donner les ordres de grandeur de l’évolution de l’offre et de la demande de main d’œuvre, en analysant les emplois qui seront créés, mais aussi ceux qui seront détruits.
  2. Déterminer quels sont les leviers permettant d’assurer l’adéquation entre l’offre et la demande en emploi. La formation et la reconversion professionnelle sont bien sûr les clés pour atteindre cet objectif.
  3. Mettre en lien les politiques fédérales, cantonales et communales, (SE 2050, plan climat), avec les décisions prises en matière de formation et de reconversion professionnelle tout en appuyant les PME dans cette transformation.

La cohérence entre ces trois objectifs doit bien sûr être assurée, en gardant toujours à l’esprit que derrière ces emplois il y a des hommes et des femmes, pour qui ces changements peuvent être déstabilisants. Cet aspect social, que j’avais évoqué lors du débat de février dernier sur le postulat traitant de la reconversion professionnelle des adultes, ne doit en aucun cas être négligé. Changer d’orientation professionnelle n’a rien d’aisé, ce doit être préparé, voire accompagné, lorsque le besoin se fait ressentir.

Car la transition énergétique touche de nombreux domaines socioéconomiques. La construction bien sûr, largement évoquée dans la réponse du Conseil d’Etat, avec des chiffres éloquents. Mais aussi la mobilité ou encore l’agriculture. Il est essentiel que ces domaines soient aussi analysés en détail dans le rapport du Conseil d’Etat. En effet, Fribourg se met volontiers en avant comme acteur clé dans le secteur agroalimentaire, ce qui est tout à fait positif. Mais n’en doutons pas, la transition énergétique impliquera forcément une transformation majeure de notre façon d’envisager la chaine d’approvisionnement alimentaire, du champ jusqu’à l’assiette. Cette chaîne d’approvisionnement, dans sa réalité d’aujourd’hui, est en effet très consommatrice en énergies fossiles. Réduire la consommation de ces énergies, en privilégiant les circuits courts, en favorisant les pratiques agroécologiques et assurant la diversification de notre production agricole aura des impacts en termes d’emploi. Quant aux secteurs liés à la mobilité, il sera profondément transformé. Les ressources en pétrole ne sont pas éternelles, c’est un fait ! La raréfaction de l’or noir imposera des changements qu’il convient d’anticiper, avant qu’ils ne nous soient imposés. En effet, la conception, la réparation ou l’entretien d’une voiture thermique ou d’une voiture électrique n’impliquent pas les mêmes compétences, sans compter que pour atteindre nos objectifs, il ne s’agira pas de remplacer toutes les voitures thermiques par des voitures électriques, mais aussi de développer les transports en commun qui font face, aujourd’hui déjà, à une pénurie de personnel. La transition énergétique a de larges implications, dans de nombreux secteurs. Il convient donc d’avoir une vue d’ensemble.

En ce sens, je tiens à saluer la volonté du Conseil d’Etat de constituer un groupe de travail et de nommer un responsable de projet pour analyser cette thématique qui, vous l’avez bien compris, est fort vaste et nécessite toute notre attention. Il est essentiel que les membres de ce groupe de travail représentent tous les secteurs concernés, mais aussi toutes les régions du canton, et que le lien avec les politiques fédérales et communales soit en tout temps assuré.

En conclusion, et pour synthétiser mon intervention, j’invite le Conseil d’Etat à identifier les besoins en compétences dans tous les domaines touchés, à analyser comment développer l’offre de formation et de reconversion professionnelle, avec un financement tripartite de celle-ci et enfin à réfléchir aux mesures nécessaires pour assurer l’attractivité des emplois liés à la transition énergétique, tant du côté des entreprises que des particuliers.

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